Fabriquer son vin de noix: Découvrez nos conseils infaillibles!

Qui n’a jamais goûté au vin de noix préparé par tante Jeanne ou grand-mère Catinou ? Cet apéritif est une véritable tradition rurale. Dans le Sud-Ouest, il est parfois appelé “porto”. Ce breuvage, élaboré à partir des noix du jardin, du vin des vignes locales – quelquefois de moindre qualité – et de l’alcool produit par un grand-oncle distillateur, rappelle l’époque où la France était essentiellement agricole et vivait en quasi-autarcie. Pourquoi délaisser ces précieuses traditions ? Un vin de noix préparé avec soin et des ingrédients de premier choix rivalisera avec n’importe quel apéritif commercial.

Cueillette à la Saint-Jean

Vers la fin juin, les noix récoltées sont encore tendres et peuvent être percées par une aiguille ou coupées sans résistance, la coque interne n’étant pas encore formée et les cerneaux étant encore gélatineux.

Il est communément admis que les meilleures noix sont celles cueillies autour de la Saint-Jean (le 24 juin), bien que cela puisse varier selon les régions et les conditions climatiques. Selon le lieu et l’année, la période optimale de cueillette peut s’étendre du 24 juin à mi-juillet. Si les noix commencent à durcir et qu’il est difficile de les percer ou de les couper, elles sont trop matures et leur utilisation rendrait le vin amer.

Il est évident qu’on ne peut pas utiliser des noix sèches pour cette préparation.

Variétés de goûts et de couleurs

Les noix peuvent être coupées en deux ou en quatre (selon leur taille), ou bien être traversées de part en part avec une aiguille à tricoter.

L’eau-de-vie traditionnelle peut être partiellement remplacée par du marc ou du rhum vieux, ce qui modifie le goût et intensifie la couleur du vin. Le cognac est également un excellent choix.

Recette du Sud : on peut ajouter un zeste d’orange bio ou même une orange entière découpée en quartiers pour enrichir la saveur.

Certains préfèrent ne pas ajouter de sucre initialement et choisir de le faire après deux ou trois mois : après avoir filtré pour retirer les épices, on ajoute alors 100 g de sucre par litre de vin de noix. Laissez macérer encore un mois (ou jusqu’à un an si possible) avant la mise en bouteille.

Il est conseillé de filtrer deux fois pour éviter tout dépôt : une première filtration suivie de 48 heures de repos, puis une seconde avec un filtre plus fin avant l’embouteillage. Assurez-vous qu’il n’y a pas d’évaporation pendant ces deux jours.

Si vous êtes patient, prolongez le temps de macération de six mois à un an. Limitez le nombre d’épices utilisées : trop d’épices peuvent donner un goût âcre.

Ceux qui préparent le vin de noix d’une année sur l’autre (c’est-à-dire jusqu’à l’élaboration de la prochaine cuvée) réutilisent parfois le même récipient sans le laver après avoir retiré les résidus, ce qui ajoute un peu de caractère à la préparation !

Selection du vin

• Optez pour un vin rouge de caractère avec un degré d’alcool d’au moins 12°, idéalement 13 ou 14°, comme un corbières ou un vin du Sud.
• Pour une variante, un vin blanc comme un côtes-du-jura apportera une belle teinte ambrée.
• Vous pouvez également choisir un rosé, de préférence un peu âgé.

Pourquoi ne pas choisir un alcool vieux ?

Filtré et bien conservé, ce vin peut être gardé jusqu’à l’année suivante, voire plusieurs années, s’il est entreposé dans une cave adéquate. Il développera alors un goût unique souvent qualifié de madérisé ou de “rancio”.

Les connaisseurs affirment qu’il peut vieillir jusqu’à dix ans sans problème. C’est pourquoi il est courant de préparer une grande quantité de ce vin. Les bouteilles millésimées sont particulièrement prisées ! Avec un volume minimum de 5 litres, le vin est plus doux et rond en bouche. Un léger dépôt peut se former, ce qui est tout à fait normal. Évitez de secouer la bouteille avant de servir.

Préparez votre propre vin de noix