J’ai réservé une semaine de vacances.
Pas très loin, 100 kilomètres à peine vers l’Ouest à travers les magnifiques routes d’Auvergne, pour atteindre la frontière de la Corrèze et piquer la tente, le temps de sept petits jours, au bord du lac de Bort les Orgues. Sur le sable nous serons cinq. Deux adultes, trois enfants. Une famille recomposée comme il en existe tant d’autres aujourd’hui.
Cette année les vacances ont pour moi un petit goût d’autrefois. Quand mes parents chaque été emmenaient leurs cinq enfants pour camper ici, là bas, tous les ans changeant de région ou de pays. J’ai déjà emmené mes enfants dormir sous la tente, mon petit Marin avait à peine 3 semaines lorsque l’île de Ré lui a offert son diplôme de campeur émérite pour 15 jours au soleil. Mais cette année ils sont tous grands, 11, 4 et 2 ans.
Je revois mes parents.
Ma mère, son Routard vissé à la main tout le mois précédent le départ. Mon beau-père, vérifiant dans les tentes que le compte de sardines y était bien, montant le coffre de toit pour stocker les bagages que notre voiture, pourtant grande mais bien trop vite remplie une fois les cinq enfants installés, ne pouvait pas accueillir.
Je revois les trajets, les kilomètres, les siestes transpirantes dans l’habitacle sans clim, les pauses sur l’autoroute et les étapes qui faisaient que le trajet, même quand il durait trois jours, c’était déjà les vacances.
Je revois le moment tant attendu de l’arrivée. Monter les tentes vite vite vite, parce qu’il fallait absolument pouvoir se baigner là maintenant, tout de suite. Je revois les copains et les copines, ces connaissances éphémères, mais finalement pas tant que ça, car 20 ans plus tard, je me souviens de prénoms, de visages et de langues étrangères qui n’étaient pas un obstacle, de moments précieux où l’on engrangeait tout ce qu’on pouvait de rires et de jeux avant de repartir et de ne plus jamais se revoir.
Et je me vois.
Aujourd’hui, à faire ce que ma mère a fait avant moi. A réserver les vacances, à lire le Routard, à vérifier le matériel et à imaginer les vacances des enfants, leurs plongeons dans le lac, leurs châteaux de sable et leurs petits secrets entre copains, trésors précieux des jeunes années. Je me vois être définitivement passée du côté des parents et maintenant, c’est moi qui organise les vacances. Et j’aime ça.
Tant d’années ont passé…il semble si proche, et en même temps si loin, le temps de mes petits cheveux blonds.
Photo : moi petite, retrouvée chez ma grand-mère l’été dernier.
Comme je comprends cette situation.
Je me suis revue il y a moins d’une semaine sur la plage face à mon père et son petit fils (mon fils donc). Entrain de faire un château de sable et un tunnel. Exactement le même que celui qu’il faisait avec moi… Et nous voilà tous les 3, 20ans ou plus en arrière….
Et dans tellement d’autres situations. La balade aux champignons… J’entends mon père quand j’explique à mon fils comment reconnaitre les bons et les mauvais….
Ces beaux souvenirs qui jaillissent me font chaud au coeur!
Je trouve ça chouette qu’on reprenne ces flambeaux <3
Je n’ai jamais vécu cette situation étant donné que je ne suis jamais partie en vacances avec mes parents….
J’ai eu une toute autre enfance bercée aux sons des tracteurs des moissonneuses et aux odeurs de foins fraîchement coupés et de blés fraîchement coupés, des étés à rentrer le bois qui nous réchauffera tout l’hiver, à écosser les petits pois; équeuter les haricots pour les conserves, l’odeurs des confitures maison.. les soirées à discuter, jouet aux cartes ou encore au badminton. et le fameux pique nique tant attendu lors du ramassage de pommes de terre,… bref une autre enfance presque d’un autre temps…
Ces souvenirs d’enfances qui nous marqueront à jamais…
Tes souvenirs me parlent aussi 🙂 Tous les étés je passais un mois chez mes grands parents pour voir mon père. Un mois de potager, de pêche, de cachette dans les champs de blé, d’odeur de confitures et de crème de cassis, de kilos de mûres cueillies dans les haies sauvages ou de siestes sous le tilleul. La belle époque, ça aussi !
On dirait que tu racontes mes départs en vacances, lorsque j’étais petite fille et qu’on s’entassait à 5 dans la voiture direction le soleil, les bouchons et enfin le camping, magique espace de liberté enfantine… Souvenir, souvenir…
Ce sont vraiment de chouettes souvenirs 🙂
Le plus bel exemple de continuité est ce bonheur d’avoir reçu avant de transmettre à son tour????
à 20 ans j’ai déjà conscience de l’allure à laquelle le temps passe … j’essaie de profiter au maximum des moments passés avec mes proches, mes grands parents, mes parents, en me disant que dans quelques années je rêverai de retourner à ce moment ! Je construis mes souvenirs 🙂 Chouette article qui fait réfléchir :p
Je te conseille la lecture du livre « Le pouvoir du moment présent », d’Eckhart Tolle. Un bel outil pour se rappeler que la vie c’est ici et maintenant !