Si tu découvres ce blog avec ce billet, prends quelques minutes à la fin de ta lecture pour découvrir le Campus et toutes les ressources complémentaires qu'il t'offre en accès libre en cliquant ici.
Voilà l’intitulé de la formation que j’ai suivie ce mois-ci en Ardèche !
Permaculture humaine, mais qu’est-ce donc que cette bête là ? C’est la question a laquelle nous avons été 12 co-stagiaires à proposer une réponse du 8 au 14 juin 2020, accompagné-e-s par mon ami Samuel Bonvoisin de l’Oasis de Serendip, (excellent) formateur sur le sujet.
Avant de vous proposer dans ce billet une restitution des fondamentaux de la discipline, faisons une petite parenthèse sur le cadre fantastique dans lequel nous avons été accueillis : l’Oasis Grain&Sens, située au domaine de Lavenant, sur la commune de Boffres (07).
Grain&Sens, c’est un éco-lieu bilingue (anglais-français), membre du réseau des Oasis Colibri, qui se définit comme « un lieu de vie et de partage nourrissant les êtres et les consciences ». Et de la vie là-bas, il y en a c’est certain ! Stages, formations, CCP de permaculture, séjours linguistiques… 8 adultes et 4 enfants vivent sur le lieu et portent ce projet d’une grande richesse pour les humains et pour l’avenir. Je vous invite vraiment à découvrir leur collectif, leur projet et leurs actions via leur site web…et à leur rendre visite ! L’accueil y est d’une qualité exceptionnelle.
Un petit point d’abord, sur la permaculture ?
Voilà un terme qui se popularise très rapidement ces dernières années, mais qu’on ne sait pas toujours bien définir ni conceptualiser. Pour beaucoup, il s’agit surtout d’une technique de jardinage, mais c’est en réalité bien plus que cela.
Comment donc définir la permaculture ? Je vais vous faciliter les recherches : il n’y a pas de définition toute faite 😀 Car en permaculture on part du principe qu’il n’y a pas une façon de faire mais autant de façons de faire qu’il y a de systèmes, le propos étant fondamentalement de composer avec ce qui est. Plutôt qu’une définition précise, on pourrait dire que la permaculture est à la fois :
Une éthique, visant à prendre soin de la Terre, de l’Humain, à garantir un accès équitable aux ressources et une juste redistribution des surplus.
Une philosophie, basée d’une part sur l’idée que le chemin prime par rapport au but, et d’autre part sur la notion de « pluriversalité » : par opposition à l’ « universalité », il s’agit de considérer que les vérités sont multiples, et fonction du ou des système(s) que l’on est en train d’observer ou de concevoir.
Une science, visant à observer et comprendre en puisant dans les connaissances établies à la fois dans les sciences naturelles et environnementales (écologie, énergies renouvelables, biologie, biogéographie…), et dans les sciences de l’Humain (neurosciences, sociobiologie, psychologie…).
Une méthode de conception de systèmes efficaces, résilients, et durables qui seront pensés, planifiés et organisés en fonction d’une raison d’être, d’une vision, et d’une ambition.
Un art, avec la notion de design qui signifie à la fois la capacité à penser et à concevoir les systèmes, mais aussi l’intention d’amener du beau et de l’harmonie à l’ensemble.
Et donc, la permaculture humaine ?
Petit point vocabulaire avant d’aller plus loin : en permaculture, on utilise le terme système pour nommer une entité fonctionnelle, composée de plusieurs parties imbriquées les unes dans les autres. Ainsi, sur le plan des éléments naturels par exemple, le potager est un système, la rivière est un système, la montagne est un système, etc. Sur le plan humain, l’individu est un système, la famille est un système, le groupe classe est un système, un collectif associatif est un système, une nation est un système, etc.
Je disais donc plus haut, que la permaculture est très loin d’être une technique de jardinage. En fait, le jardin permacole n’est qu’une des applications possibles de la permaculture, parmi une liste d’applications longue comme le bras (voire deux).
Si l’on se remémore les 5 grands axes permettant d’aborder la permaculture (éthique, philosophie, science, méthode et art), on peut donc adopter une posture permacole pour tous les champs d’activité de l’Humanité !
Et on pourra utiliser ces 5 grands axes aussi bien pour concevoir un projet de vie, construire un bâtiment, monter un collectif, aménager un terrain, produire sa nourriture, préparer un voyage…grâce à la très grande agilité des outils à disposition.
Que serait donc une posture permacole appliquée à l’Humain ?
Là encore, point de définition toute faite mais des axes d’intention, de réflexion et d’action :
- Prendre soin de l’Humain
- Aider à la décision
- Adopter une posture qui transforme le problème en solution
- Sortir de l’approche par objectifs au profit de la définition d’une vision
- Obtenir une conscience la plus précise possible de notre système « individu » et des systèmes dans lesquels nous sommes imbriqués, pour agir et interagir avec ces systèmes et non contre eux (nous parlons donc ici à la fois de connaissance de soi et d’intelligence collective)
La permaculture humaine met en avant le rôle du Designer
Selon le projet ou le système concerné, il peut s’agir :
- D’une seule personne : je crée mon design de vie, je planifie un voyage, je veux acquérir des connaissances sur un sujet…
- D’un groupe : une famille définit son fonctionnement éducatif / pédagogique dans le cadre d’une instruction en famille, un couple décide de l’acquisition d’un bien, un groupe se constitue en collectif pour investir un lieu de vie ou fonder une association, une entreprise veut redéfinir ses méthodes de management…
Plus que des connaissances, la posture du designer requiert des aptitudes telles que :
- La curiosité et l’ouverture
- La décision, le mimétisme, l’interprétation, la capacité à choisir
- La capacité à agir et à réaliser
Ces aptitudes ne sont pas innées chez tout le monde, bien évidemment. La permaculture humaine propose toutefois de les acquérir, de les approfondir et de les mettre à profit à l’échelle individuelle ou collective, en combinant outils de connaissance de soi, outils d’intelligence collective, méthodes de design et modèles de compréhension du monde.
Vous suivez toujours ?
Je me rends compte en écrivant ce billet comme cette première restitution du stage « Piloter sa vie et ses projets avec la permaculture humaine » est un exercice périlleux….le sujet est si vaste ! Et nécessite des approfondissements spécifiques sur les différents outils et leurs applications. C’est pourquoi dans les prochaines semaines, je vais tenter de partager ici avec vous :
- Différents outils de connaissance de soi et d’intelligence collective, qui me semblent apporter un éclairage majeur à la personnalité et aux valeurs de chacun, et qui peuvent largement contribuer à la construction d’un climat harmonieux notamment au sein de la famille et du foyer.
- Le design de mon voyage en Ecosse, prévu en juillet 2021. Afin d’expérimenter concrètement mes apprentissages issus du stage, j’ai choisi de le concevoir en suivant l’une des méthodes de conception que nous avons étudiée : la méthode OBREDIM (Observation / Bordures / Ressources / Etude / Design / Implémentation / Maintenance ) qui fera l’objet d’abord d’un billet spécifique de définition, puis d’un billet à chacune des 7 étapes de la conception du voyage sur toute l’année à venir.
Je suis terriblement enthousiaste aujourd’hui.
Je vois des possibilités d’application multiples de la permaculture humaine pour ma vie. Personnelle d’abord, car les outils viennent compléter avec beaucoup de finesse, et de pertinence, un travail sur moi-même commencé il y a maintenant 6 ans, que je poursuis avec un grand plaisir et une curiosité grandissante pour qui je suis, et qui je veux devenir.
Dans mes activités professionnelles ensuite, et notamment dans ce que je mets en place pour vous accompagner dans vos chemins de vie : ce sont de nouveaux outils, de nouvelles approches, qui ouvrent de nouvelles possibilités et de nouveaux horizons. Grâce à ces nouvelles connaissances, je vais pouvoir affiner ma posture, puisque c’est de cela qu’il est question en permaculture, et c’est tellement joyeux pour moi, de constater que ce sont toujours de nouvelles occasions de contribuer et de grandir ensemble.
J’espère que cette première approche de la permaculture humaine vous aura apporté suffisamment de clarté pour mieux cerner le concept, et qu’elle vous aura donné envie d’en découvrir plus au fil des prochains billets sur le sujet ! En attendant, n’hésitez pas à me raconter comment vous vous sentez avec ce que vous venez de lire, les commentaires sont ouverts juste en dessous 🙂
A bientôt !
Vous avez aimé ce billet ? Partagez-le sur vos réseaux 🙂
Il n y a rien de tel. Merci de nous faire vivre cette expérience car on ne finit jamais d apprendre avec cette vie et ces méfaits concrètement ça redonne un goût à la vie. Bonne traversée à tout le monde…cordialement.
Oh super Julie! La permaculture c’est une si belle aventure. Nous nous sommes lancés dedans avec mon conjoint et même si nous ne pouvons nous offrir pour l’instant le CCP, ce n’est pas faute de le vouloir ;)! en attendant notre bibliothèque est pleine! Je te conseille l’ouvrage de Bernard Alonso « Permaculture humaine » chez Ecosociété, et ceux de Franck Nathier, notamment « Synergie dans les rapports humains » chez La Forêt nourricière. Bonne découverte et bonnes applications !