J’ai envie de parler de l’assiette de nos enfants.
Parce que voyez-vous, quelque chose m’interroge depuis un long moment maintenant et deux événements récents me font dire que c’est le moment de mettre tout ça à plat et éventuellement de vous demander ce que vous en pensez.
Evénement n°1 :
Une semaine sur deux, je vis avec mes enfants. L’autre semaine, ils sont chez leur papa. Les mercredis où mes enfants sont là, je déjeune en tête à tête avec ma fille. C’est son petit moment préféré de la semaine je crois parce que j’organise toujours un peu ce déjeuner comme une fête : son plat préféré, ou un bon dessert juste pour nous deux, ou parfois même je l’emmène au restaurant. Elle adore ces deux heures du déjeuner du mercredi, je pense que c’est parce que pour une fois dans la semaine, elle est seule avec moi, sans son petit frère, et qu’elle a sa maman pour elle toute seule. Ma fille a besoin de ça, de m’avoir un peu pour elle toute seule et le mercredi, je m’organise pour qu’elle puisse vivre ce besoin pleinement.
Le mois dernier, je l’ai emmenée au restaurant juste en bas de la maison. Au moment de choisir son repas, elle était attirée par tout ce qui était destiné aux adultes. Problème : les assiettes adultes sont trop grosses pour son appétit de 4 ans et demi. J’appelle donc la serveuse et lui demande s’il serait possible de commander un plat adulte pour elle mais en version mini (avec l’addition qui va avec, bien sûr…). Un peu gênée, elle m’explique que non, car la gestion des stocks, car ensuite qu’est-ce qu’on fait de la demie-entrecôte restante, et les escargots c’est forcément par 12, et blablabla…pour finir par me dire
Mais sinon il y a les menus enfants qui sont très bien !
Je replonge dans la carte pour constater la qualité du dit-menu et je lis « nuggets-frites », « poisson pané-frites », « steack haché-frites ». J’expose toute la richesse de cette proposition à ma fille qui me regarde d’un air blasé et finit par me dire
Ben non mais moi je voulais la viande avec les carottes et le boulghour !
Je me tourne à nouveau vers la serveuse et lui demande de patienter, le temps qu’on s’organise, parce qu’il me paraissait assez inenvisageable d’imposer à ma fille un menu enfant qui ne lui faisait aucunement envie pendant que moi je mangerais elle devant un plat sympa et plein de saveurs qui lui plaisent. J’ai donc opté pour un seul plat, adulte, à partager toutes les deux, en demandant à la serveuse de n’amener à ma fille qu’une assiette et des couverts pour qu’on ne soit tout de même pas obligées de manger à tour de rôle. Ainsi fut dit, ainsi fut fait.
Evénement n°2 :
A la sortie de l’école une après-midi, une maman copine m’attrape au vol et m’explique qu’avec sa reprise du boulot elle est embêtée pour les lundis midi, et qu’elle cherche quelqu’un pour faire manger son fils qui est dans la classe de Lou. Je lui explique que pour moi c’est compliqué avec le boulot et lui propose assez naturellement de se tourner vers la cantine pour les lundis où ses horaires posent problème. Elle me confie qu’elle ne sait pas trop, parce que son fils est assez difficile et qu’elle a peur qu’il ne mange pas ces jours là. Je tentais de la rassurer en lui expliquant qu’il y avait de fortes chances qu’en mangeant avec ses copains, il soit tout à fait enclin à manger lui aussi et que quoiqu’il arrive, il ne se laisserait pas mourir de faim devant son assiette quand une dame me dit
Non mais vous avez vu les menus ? Ce ne sont pas des menus pour les enfants ça. Salade de betteraves, endives, gratins ! On ne donne pas ça à des enfants de 5 ans !
Je suis restée désemparée devant cette remarque.
J’ai dabord eu envie de lui dire que mon fils de deux ans et demi mangeait des pois-chiches et du curry, adorait les lentilles corail et les betteraves ainsi que le gratin de chou-fleur ou le flan de brocolis puis je me suis ravisée et j’ai simplement demandé « mais c’est quoi des menus pour les enfants alors ? ».
A ce moment là les enfants sont sortis et la discussion n’a pas pu aller plus loin.
Je n’écris pas ce billet pour railler cette dame, ni pour la juger bien évidemment, elle a sans doute sa propre histoire qui l’amène à penser ainsi, mais en revanche cet échange a résonné très fort en moi, je suis vraiment restée abasourdie. Une autre de mes amies était présente et m’a expliqué qu’à Noël, les enfants d’une de ses amies (je crois) n’avaient eu droit qu’à des nuggets quand les adultes étaient attablés devant saumon fumé et autres foies gras, parce que ce sont des enfants et que donc, ce n’est pas pour eux tout ça.
On entend tout le temps que les enfants sont difficiles.
Mais l’ont-ils choisi ou bien est-ce les adultes qui leur apprennent à l’être en restreignant leur univers gustatif à certains aliments ou ingrédients ? Comment se fait-il qu’au restaurant, tous les plats de la carte ne soient pas disponible en version demie-portion ? Comment se fait-il que les menus enfants soient toujours et invariablement les mêmes, partout ? Parce qu’on a 4 ans, on n’aurait le droit qu’au steack haché ? Et pourquoi pas à la tartiflette, à la cassolette de poireaux ou au feuilleté de potimarron ? Qu’est-ce que c’est que cette société qui pendant les premières années, cantonne les enfants à la pauvreté gastronomique et, passé la barre des 10 ans, s’étonne que les enfants n’aiment pas les légumes, rechignent à goûter de nouvelles choses ? Le palais, c’est comme le reste, ça s’éduque, ça se travaille. Les enfants ont droit aux épices (voulez-vous que je vous parle de la passion de Marin pour le poivre ? Il en met partout et je le laisse faire ! Et s’il dose trop, il apprend que le poivre c’est délicieux mais qu’il faut l’utiliser avec parcimonie), les enfants ont droit aux légumes braisés, les enfants ont droit aux préparations sophistiquées.
Les enfants ont juste le droit de manger comme nous, et de construire leur propre goût avec toute la variété des aliments que nous leur proposons.
Depuis qu’ils se sont intéressés aux solides, mes enfants ont toujours mangé comme nous. Ils ont toujours eu le droit de piocher dans tout ce qui était sur la table. Dans le cas où je prépare quelque chose de vraiment très relevé, je fais une petite réserve avec un peu moins d’épices mais je leur fait goûter l’original en premier. S’ils aiment, je remets la version adoucie dans la casserole, s’ils n’aiment pas je leur dit que dans le doute j’avais gardé une petite part moins relevée. Dernièrement, j’ai préparé des croquettes de lentilles vertes aux oignons et au curry. Bien relevées. Lou a goûté et m’a dit « ah maman j’aime pas ça me fait fort dans la bouche ». Je lui ai demandé si elle n’aimait pas le goût des croquettes ou bien si c’était juste les épices qui étaient un peu trop fortes. Elle m’a répondu que c’était les épices. Je lui ai montré que quand un plat est un peu relevé, on peut adoucir cet effet en buvant un petit verre d’eau, ou en trempant la croquette dans la sauce au yaourt. Une fois qu’elle avait compris ça, elle s’est resservie trois fois et m’a demandé d’en refaire.
Je ne vous raconte pas ça pour vous dire « regardez, moi mes enfants mangent de tout, je suis vraiment une super maman ». Non pas du tout. Par contre je me demande vraiment pourquoi on fait tout pour que les enfants n’aient pas d’autre choix que d’être difficiles. Marin mange des oignons et de l’ail crus, il tape systématiquement dedans quand je cuisine. Jamais je ne lui ai dit « ah non je ne te donne pas ça ça pique trop ». Oui ça pique, et alors ? A 2 ans et demi on peut aimer les choses qui piquent, et nous adultes, n’avons pas le droit de leur interdire l’accès à tel ou tel aliment sous-prétexte qu’on se dit que peut-être ils n’aimeront pas. Au pire, l’enfant goûte, se rend compte qu’il déteste, que ça pique vraiment trop, ou que sais-je et il n’y reviendra plus. Il aura la bouche emportée quelques instants mais quelle importance ? C’est ça aussi le goût ! « Ah ça non je veux pas manger, j’ai déjà fait, ça pique trop ! ». Même à 18 mois on peut avoir ce raisonnement là, ce n’est pas aux adultes à décider ce qu’il est bon ou pas de mettre dans l’assiette des enfants. Notre rôle est de les accompagner dans ces découvertes, qui sont une richesse de la vie.
Bien sûr les enfants aiment les frites, les steack hachés, les nuggets et les poissons panés. Mais est-ce une raison pour les y cantonner ?
Bravo! Oserai-je dire que lorsque l’on choisit un restaurant je regarde quasi en premier le menu enfant… et si c’est nuggets et compagnie, bah, on va ailleurs! (et en effet, chez nous aussi les enfants mangent tout ce qu’il y a sur la table, à Noël ma fille de 2 ans s’est régalée de foie gras, tandis que son frère est parfois capable de faire un repas exclusivement de haricots verts – pour réclamer des chips au repas suivant!) La diversité alimentaire s’apprend, mais parfois c’est difficile… pour les grands: chez nous c’est mon beau-père qui refuse de manger des courgettes et autres, super exemple pour les enfants.. Pardon pour ce commentaire rapide et décousu (je suis au bureau!)
Pas de problème il est très bien ce commentaire 🙂 Quelque part je ne pense pas non plus qu’un adulte doive se « forcer » pour montrer l’exemple. Je pense qu’on peut dire à l’enfant « écoute, oui moi je n’aime pas ça du tout, mais regarde par exemple moi j’adore tel truc et toi tu n’aimes pas, donc nos goûts peuvent être différents, peut-être que toi tu aimeras ce serait dommage de ne pas goûter ». A mon sens ça lui apprend aussi que les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas et qu’on a le droit de ne pas aimer ça ou ça. Mais que goûter, ça n’engage à rien, ensuite on décide si on le mange ou pas 🙂
Je comprends ta colère, et j’aurai sans doute eu la même si je n’avais pas eu ma fille. Parce que les fils du cordonnier sont les plus mal chaussés, la fille d’une blogueuse de cuisine n’est pas forcément la moins difficile en matière de nourriture. Et ce n’est pas faute de lui avoir proposé dès le plus jeune age moult repas plus originaux et bons les uns que les autres.
Elle a 9 ans, aujourd’hui, je paie la cantine pour le pain, et je peux compter sur les doigts d’une seule main les légumes qu’elle accepte de manger.
Et aujourd’hui, je cuisine pour les adultes, et un autre repas pour elle.
Heureusement, je garde espoir: le petit frère de 2 ans goûte tout et préfère souvent ce que l’on a dans nos assiettes!
J’ai lâché l’affaire un jour, après avoir bataillé, négocié, puni, j’ai abandonné … j’ai cédé pour l’ambiance de nos soirées, et le lien mère-fille qui se détériorait. Alors, j’ai fait des pâtes, en parallèle de notre pot au feu, du riz en parallèle de nos gratins de courgette… Et j’ai également revu à la baisse mes ambitions de cuisine pour certains soirs. Alors je cuisine pour tous (sans extase de ma part…) des steak haché et petits pois, ou des pizzas maison…
Mais c’est également vrai que mon blog est à l’arrêt! 🙂
Merci pour ton témoignage où je sens bien toute la complexité de ta situation. Bien sûr l’objet de ce texte n’était pas de dire que si les enfants étaient difficiles, c’est parce qu’on ne leur a pas appris à ne pas l’être. Je sais aussi que dès le début, certains enfants refusent de manger énormément de choses et quelque part, c’est leur droit aussi. Et j’imagine comme ça doit être complexe…
Bon, je ne suis pas blogueuse culinaire, je suis même pas très créative en cuisine (disons que je ne m’éclate pas devant les fourneaux 😉 ) mais je connais exactement la même situation avec mon aîné … Mon homme reste convaincu qu’on a raté quelque chose et pourtant on a tout essayé. Je pense qu’il est juste comme ça et qu’il changera en grandissant, comme j’ai changé. En attendant, à bientôt 13 ans, il ne pèse que 32 kg et n’est pas très grand … Pour lui aussi, je fais souvent des pâtes alors qu’avec sa petite soeur et son petit frère, on mange autre chose.
Merci, je me sens moins seule…
Pour nous cerner un peu, je suis Maman de 4 Princesses de 10,10,8 et 5 ans. J étais infirmière puis en congés parentaux depuis 2007. Mon Chéri est chef de cuisine ( étoilé en 2012,2013,2014). Depuis janvier 2015, Nous avons notre propre restaurant. Nous proposons que du frais et tout est fait maison 😊
Pour nous, bien vivre va avec bien manger.
Je mise beaucoup à la maison sur le bio, le home made.
J ai allaité mes Princesses parfois longtemps ( 3 mois seulement pour mes 2eres Bébés, 16 mois pour notre 3ème et 36 mois pour notre 4ème ). Je leur ai tout fait maison quand j ai débuté la diversification. Elles mangeait de tout , vraiment de tout ( légumes verts, légumes oubliés, féculents, viande, poisson, oeuf … ).
Puis, bizarrement, Princesse L. 10 ans à commencé à délaisser les fruits, les légumes, le poisson, les oeufs…
Actuellement, J ai 3 Princesses qui mangent de tout et une demoiselle qui ne mange pas de légumes, adore les féculents ( riz, semoule, pâtes, frites, chips, boulghour, quinoa) mais pas de purée, le poulet, le viande rouge, la charcuterie, les laitages mais ni lait ni fromage, les fruits en compote, les fraises, framboises entières, le chocolat…
Elle ne veut ni bouillon, ni sauce. ..
Pour les boissons, énorme avantage, elle n aime que l eau plate.
Je ne la brusque pas, je propose toujours un truc qu’ elle aime ( soir en plus du plat familial soit détourné ).
Elle va très bien même si très mince (1m45 pour 26 kilos).
Depuis quelques jours, elle demande à goûter des aliments nouveaux et j espère qu’ elle va diversifier son alimentation.
Désolée, J ai écrit un pavé hors sujet …
Pour le menu enfant, dans notre restaurant, il y a haché ou jambon ou poisson du jour accompagné de-frites maison ou légumes de saison. Si les parents ou l enfant souhaitent un plat du jour en petite portion, pas de problème, la découverte culinaire c est essentiel et y participer nous ravit 😊
c’est parfois déroutant! Rappelle toi ton petit frère Antonin qui refusait toutes purées »maison » et se régalait des petits plats préparés pour bébé…
Très juste.
Depuis quelques années, ma fille prend des menus « normaux » au restaurant car elle n’ai pas très fan des frites/pâtes/nuggets. Puis, elle a bon appétit.
Bon mes fils se contentent très bien des frites / nuggets mais effectivement, ce n’est pas le cas de tous les enfants.
Je trouve très bien que les menus soient variés à la cantine parce que par exemple, je ne fais pas d’endives, de betteraves ou d’épinards à la maison (parce que moi, je n’aime pas et donc je ne sais pas bien les cuisiner … peut-être qu’avec de bonnes recettes j’aimerai, mais je n’ai pas fait d’efforts dans ce sens).
bonjour, je suis votre blog mais c’est la première fois que je laisse un commentaire. J’adore vos articles, et celui-ci me fait réagir tout particulièrement : je suis entièrement d’accord avec vous pourquoi vouloir restreindre l’alimentation des enfants, leur enlever toute liberté de choix, de goûter, d’apprécier ou pas les mets ? Surtout quand on connaît l’importance qu’a l’alimentation au niveau psychologique de l’enfant
Pour moi, je ne fais pas de menu spécial « petits enfants », ils aiment , découvrent, suggèrent parfois des associations avec d’autres aliments complètement farfelues, mais ce que j’aime c’est qu’ils construisent leur goût et je considère que je les accompagne dans cette voie.
Pour moi, aimer c’est ne pas donner de contrainte, et les aider à grandir, à se connaître soi même et à devenir un être libre
bravo pour votre blog !
claudine
Tu as totalement raison. Chez nous on a eu le soucis avce les pâtes… Mon fils n’aimait pas ça et à chaque fois qu’on allait quelque part il y avait des pâtes pour les enfants… lui préferait les brocolis 🙁 Il faut effectivement leur laisser la possibilité de choisir et de découvrir d’autres goûts… Bonne journée 🙂
Tout à fait d’accord, au resto les serveurs me regardaient avec des grands yeux quand je demandais un steak tartare pour mes enfants à 3 ans à la place du steak haché cuit.
Petite anecdote : Mon n°4 voulait goûter du chorizo à 15 mois il était trop drôle : il mangeait 3 rondelles puis se frottait la langue avec les mains car ça piquait et recommençait après.
Je te rejoins tout à fait sur ce point. Ici on a laissé les portes ouvertes à tout (type d’aliments) et ils ont eu tous l’occasion, très tôt, de tout goûter… ou pas. Car effectivement, il y a parfois des refus catégoriques et dans ce cas, on n’insiste pas car on a remarqué qu’ils ont parfois besoin de se faire à un nouvel aliment d’abord « visuellement » je dirais: ce qui signifie qu’ils se décident à le goûter qu’après l’avoir vu passer sous leur nez 3-4 fois, ce qui ne veut pas dire qu’ils l’aimeront forcément mais au moins, ils se seront fait leur propre idée. Ceci étant, au bout du compte, on a cinq enfants qui ont des goûts alimentaires très personnels et j’avoue être toujours un peu étonnée de la stupeur des gens qui ne comprennent pas qu’un bébé de 1 an soit friand de bleu d’Auvergne, de coeur de palmier ou de vinaigrette!!! Et pourquoi pas??? Tous les 5, mais j’ai presqu’envie de dire tous les 7, c’est-à-dire nous parents compris, on se retrouve sur certaines saveurs, certains aliments. Ensuite, on a, chacun d’entre nous, des préférences et des « dégoûts » bien spécifiques. Et j’ajouterai qu’il ne me semble pas y avoir de règle(s) de bonne(s) conduite(s) qui indiquerai(en)t qu’il faille plus (ou moins) proposer plus tôt (ou plus tard) (et quand bien même, pourquoi faire en définitive?!), car en ayant à peu près reçu la même « éducation » culinaire, nos Zenfants ont vraiment des goûts qui leur sont propres, goûts qui évoluent parfois, qui plus est, avec l’âge. Pour nous, seulement deux fondamentaux: éviter le grignotage + manger diversifié/varié. En dehors de ça, on s’autorise tout! 😉
Conclusion: je co-signe ce billet! LOL
Biz
Steph
Vu comme çà…je ne l’avais jamais envisagé sous cet angle mais effectivement, le menu enfant est finalement très restrictif 🙁
Chez moi on goûte à tout, en tout cas j’encourage en ce sens. Lorsque je cuisine quelquechose de nouveau je prévois toujours un plat ou une variante « validé » par mes fils au cas où ils n’aimeraient vraiment pas ce que je leur propose. (Parfois c’est un plat de pâtes, je vais à la facilité aussi…)
Les menus enfants sont considérés par les miens comme quelque chose « d’exotique », qui change de l’ordinaire alors lorqu’on va au restaurant (pour l’instant çà se limite tout de même à des enseignes « kids friendly » bicôz troizan turbulent) ils sont contents d’avoir leur « menu » un peu « cra-cra » (nuggets-frites c’est pas hyper hyper équilibré soyons réaliste !), c’est la fête quoi !
Mais je suis d’accord avec toi. Pourquoi ne pas proposer systématiquement une version miniature des plats adultes ?!
A la maison les enfants goûtent à tout, ils aiment ou n’aiment pas. Après le repas au restaurant étant rare, et puisque je ne fais quasiment jamais de frites ou nuggets à la maison… le menu enfant nuggets/frites c’est un peu la sortie du siècle !! Ils sont contents et pour le coup en profitent pour manger qqchose qui sort de l’ordinaire… c’est aussi une façon de voir les choses… 🙂
Je me pose la meme questions quant aux menus enfants. Dur de trouver de vrais plats. Je crois qu’on n’a trouve qu’un resto qui propose de petites portions de plats habituels.
Au restaurant on a résolu le problème. On commande soit un plat pour deux, soit on demande à emporter le reste.
On essaie de tout faire goûter à notre fille mais pour le moment elle est difficile. A la cantine elle goûte mais ne mange pas. Ça viendra.
A mon avis au restaurant, les menus enfants sont pensés pour être faciles à manger, pour que les petits n’aient pas (trop) besoin de l’aide de leurs parents : ça se coupe à la fourchette, les frites se mangent avec les mains, et ils proposent des plats que la majorité des enfants mangent. C’est pensé pour que les adultes puissent passer leur repas au resto presque comme avant d’avoir des enfants. Les restaurants sont pensés pour des adultes, et on a ajouté quelques adaptations. D’ailleurs, si je vois de plus en plus de restaurant avoir deux graduations de menus enfants, ce n’est pas encore la majorité, ils font encore souvent un menu enfant censé convenir aussi bien à un enfant de 5 ans qu’à un enfant de 10 alors que les quantités devraient être assez différentes…
Tout à fait d’accord avec toi. Et j’ai un autre exemple : Un de mes fils vient d’entrer au collège, et quasi chaque jour il m’explique qu’il a mangé comme 4 à midi parce que ses copains n’aiment jamais rien, alors il mange leurs assiettes !!! L’autre jour il m’a expliqué qu’il avait mangé 3 bols de soupe, 2 assiettes de poisson/riz du fromage et 2 bananes….Bref, tout ça pour dire que certains enfants ne mangent rien parce qu’on ne leur a pas fait découvrir certains aliments, et puis il y a aussi le côté « je ne veux pas imposer quelque chose à mon enfant »…la bienveillance ok, mais un moment donné si on ne pousse pas un peu l’enfant, il ne goûtera pas…et puis il y a la facilité aussi…c’est bien plus simple de sortir une pizza congelée surtout si on sait que tout le monde va manger, plutôt que de cuisiner en prenant le risque de devoir « se battre » un peu…Bref, ce n’est que mon avis…
Je vous lis et je me dis que j’ai raté quelque chose avec mes enfants qui n’aiment rien et j’avoue avoir baissé les bras et leur menu n’est pas varié… A la cantine ils ne mangent rien… alors je leur fais ce qu’ils aiment (pâtes, riz, frites, jambon etc…) ils sont maigrichons car même si les frites sont au menu c’est en petites quantités ! Voilà je mange des légumes pendant que mes gosses mangent des pâtes car j’en peux plus de me battre à tous les repas… Je rêve d’un enfant qui n’apprécie pas le menu enfant !
Père de 2 enfants, je vois le menu enfant comme une opportunité de les amener au restaurant avec un plat en quantité adaptée, à un prix souvent très correct et, même si les choix sont restreints, avec des formules alléchantes pour eux.
Ils ont aujourd’hui 10 et 12 ans et cela fait quelques années que ces menus ne leur conviennent plus (quantité, l’envie de manger « autre chose » mais surtout, je pense, l’envie de choisir à la carte « comme un grand »).
Cela ne me choque pas. Petits je ne leur ai pas laissé le choix, plus grands, j’estime que si je les amène au restaurant, j’assume le fait de leur donner le choix et par ailleurs j’assume de payer l’addition, sans jeu de mot.
Je pense qu’ à 4 ans 1/2, le menu enfant des restaurants est une bonne formule et même si l’enfant est une personne, il n’a pas accès au monde des adultes et doit le comprendre.
Le privilège de l’âge s’acquiert…avec l’âge…
« même si l’enfant est une personne, il n’a pas accès au monde des adultes et doit le comprendre » -> Euh je crois que là vous vous trompez royalement d’interlocuteurs… La grande majorité des lecteurs de ce blog, ainsi que sa créatrice (pour peu que je la connaisse de ses écrits), ne considèrent pas les enfants comme des sous-adultes, comme des personnes, soit (encore heureux que vous leur concédiez ce statut, grande générosité de votre part !), mais avec moins de privileges que les grands. Pourquoi y aurait-il des privileges qui s’acquièrent uniquement avec l’âge ? Et surtout pour ce qui est de la nourriture, besoin de base pour un être humain.. Ceci est une forme de discrimination au même titre que la discrimination raciale ou sexite. La déclaration des droits de l’homme prévoit que toutes les personnes naissent égales en droit, rappelez-vous !
Sinon, pour en revenir à l’article, j’avais déjà pesté aussi contre ces limitations culinaires pour les enfants, surtout que nous les avons rencontrées bien plus souvent en France -pays de la « gastronomie »- qu’ailleurs. Bizarrement, ici en Allemagne, pas de problèmes pour avoir une demi-portion de quoi que ce soit (peut-être aussi parce que c’est cuisiné sur place et non pas réchauffé d’une barquette M*tro don’t on devrait jeter l’autre moitié de contenu si on en proposait une mini-portion…)
J’avoue que je ne sais pas trop comment répondre face à ce commentaire. Little a d’ailleurs très bien exprimé ma pensée en parlant de discrimination au même titre que la discrimination raciale ou sexiste. En quoi l’âge d’un enfant définit-il ce qu’il est en droit de manger ou non ? Quelle injustice ! Ah non, désolée, le saumon fumé tu attendras, tu n’as pas l’âge. Ah et ça tu vois, c’est vraiment un délice, mais par contre tu es trop petit, ça appartient au monde des adultes alors tu attendras. Je suis choquée de votre commentaire monsieur, vraiment. A ce propos à 10 et 12 ans, vos enfants ne sont pas adultes non plus, il faudrait donc veiller à les tenir à l’écart de ce monde élitiste en leur rappelant qu’ils sont encore éligibles au menu enfant. Sans doute seraient-ils ravis également d’apprendre que vous ne les considérez pas d’égal à égal. Oui l’adulte a des responsabilités face aux enfants. Mais ça ne fait pas de lui un supérieur. C’est un égal en condition et en droits, avec la seule différence de l’expérience.
Les enfants naissent dans le monde des adultes. Ils sont régis par ses règles, par son temps pressé, par ses principes incompréhensibles pour eux mais auxquels ils n’ont pas d’autres choix que de se plier. Alors si, ils ont pleinement accès au monde des adultes car on leur impose de plonger dedans, sauf pour ce qui relève de l’intimité me semble-t-il. Vous serez peut-être choqué d’apprendre que dans certains pays que l’on dit pourtant moins évolués que nous, les enfants ont leur place dans les décisions politiques parce que si leur monde est effectivement régi par les adultes, ils en font partie, ils vivent dedans et avec ses règles, et ont ainsi leur mot à dire parce que leur vie et leur personne n’a pas moins d’importance que celle d’un autre sous prétexte qu’elle est plus jeune.
Je ne comprends pas en quoi l’accès à la gastronomie est un privilège de l’âge, quelle position dominatrice !
Merci en tout cas Little de ta réponse, elle complète très bien mienne.
Je vous remercie en tout cas pour votre intervention, dont je ne partage aucunement le point de vue certes mais qui a par contre déterminé la rédaction d’un nouveau texte car il me semble inconcevable, de nos jours, de considérer les enfants comme à ce point inférieurs et indignes des bonnes choses de la vie, privilège des « grands ». Cordialement.
« même si l’enfant est une personne, il n’a pas accès au monde des adultes et doit le comprendre » -> Euh je crois que là vous vous trompez royalement d’interlocuteurs… La grande majorité des lecteurs de ce blog, ainsi que sa créatrice (pour peu que je la connaisse de ses écrits), ne considèrent pas les enfants comme des sous-adultes, comme des personnes, soit (encore heureux que vous leur concédiez ce statut, grande générosité de votre part !), mais avec moins de privileges que les grands. Pourquoi y aurait-il des privileges qui s’acquièrent uniquement avec l’âge ? Et surtout pour ce qui est de la nourriture, besoin de base pour un être humain.. Ceci est une forme de discrimination au même titre que la discrimination raciale ou sexite. La déclaration des droits de l’homme prévoit que toutes les personnes naissent égales en droit, rappelez-vous !
Sinon, pour en revenir à l’article, j’avais déjà pesté aussi contre ces limitations culinaires pour les enfants, surtout que nous les avons rencontrées bien plus souvent en France -pays de la « gastronomie »- qu’ailleurs. Bizarrement, ici en Allemagne, pas de problèmes pour avoir une demi-portion de quoi que ce soit (peut-être aussi parce que c’est cuisiné sur place et non pas réchauffé d’une barquette M*tro don’t on devrait jeter l’autre moitié de contenu si on en proposait une mini-portion…)
Bonjour Julie,
Je suis fan de ce billet. Et j’ai trouvé un restaurant qui a tout compris…bon ok il est en station de ski et même en altitude. Pas super pratique pour le quotidien . Mais c’est possible… un restaurant où quelques plats se servent en demie portion et sont à moitié prix! Tellement rare,unique à ma connaissance que ça mérite de le remarquer et de le faire savoir.
Alors pour tous les skieurs qui vont à Serre Chevalier avec des enfants:
Restaurant Le Bercail en haut de l’Aravet
Pourvu qu’il ait un effet boule neige sur d’autres restaurants pour lesquels les conditions sont plus faciles!!!!!!
Charlotte
Bonjour,
Je crois que plus qu’un droit de « manger comme les grands » pour les enfants, c’est aussi un devoir pour les parents de préparer ses enfants à manger de tout, à goûter à tout et à se nourrir sainement et de façon variée. Ma petite expérience, avec une belle -fille de 16 ans qui ne mange rien et n’aime rien qui sorte de son ordinaire extrêmement restreint et un fils de 10 ans qui mange de tout et aime tout, me conforte dans l’idée que cantonner les enfants à de la « nourriture pour enfant » les enferme dans des goûts formatés dont ils ont du mal à sortir ensuite.
Au-delà du fait qu’il est dommage de les priver de tant de bonnes choses lorsqu’ils sont enfants, on risque de les en priver quand ils seront adultes.
Heureusement, certains restaurants l’ont bien compris et nous avons près de chez nous un restaurant gastronomique abordable, tenu par des élèves de l’école hôtelière, qui offre un menu enfant qui sort du classique steak-frite-glace !
Merci pour cet article, il rejoint parfaitement mes propres valeurs et opinions. J’étais une enfant très difficile, alors pour moi pas question de retomber dans le même schéma avec mes enfants. Elles mangent ce qu’il y a sur la table et doivent au moins goûter à défaut de tout manger. La vie avec mon conjoint m’a permis d’évoluer vers des plats plus originaux, du sucré salé, des épices. Pour le moment les deux aiment tout même si la plus grande a tendance à refuser de manger des plats qu’elle adore pourtant (elle a 4 ans), je pense que c’est lié à l’âge et à un besoin d’affirmation de ses choix… Pour revenir à ton exemple du restaurant, j’avais lu le conseil d’un chef qui disait justement qu’il était bon de commander un plat normal en version mini pour un enfant plutôt que de restreindre au menu enfant… On a souvent tendance pour notre part à commander nos deux assiettes et juste une assiette vide et des couverts pour les filles. Je mange peu en quantité et les parts sont grosses au Québec! Ainsi elles peuvent goûter ce que nous mangeons et sortir ainsi du traditionnel nuggets frites qu’elles n’aiment même pas… Je serais partante pour les laisser prendre ça si c’était vraiment un plaisir pour elles mais c’est même pas le cas, l’aînée préfère largement les crevettes aux nuggets ou au steak haché…
Oui voilà, si encore l’enfant a envie de manger ça, pourquoi pas, c’est resto alors chacun se fait plaisir. Mais alors y être obligés juste parce que rien d’autre n’est possible…non merci ! Merci pour votre témoignage 🙂
Ah mais nous, on adoooore les menus enfants ! (Je plaisante). Ca nous arrive d’en prendre avec mon mari, car comme ça, c’est lui qui récupère tout ce que les enfants n’aiment pas. En gros, ça lui fait un coca et des frites en plus ! 😉
Sinon, entièrement d’accord avec toi, pourquoi on ne proposerai pas tout simplement un plat en plus petite quantité?! Les enfants de mon mari, déjà grands, ont vite abandonné les menus enfants pour de « vraies » assiettes, au pire, finies par les parents ! 😉
Ici on aime bien finir les assiettes des enfants aussi 😛
Petite anecdote : nous étions en famille : papa, maman, fils de 11 ans et fille de 6 ans. La serveuse prend d’abord les boissons pour les enfants et quand je la vois revenir avec les verres de enfants, je comprends qu’elle a déduit que mes deux enfants prenaient un menu enfant . Eh non, ma fille, elle, a choisi un plat à la carte. Nos enfants sont « très difficiles » : ils n’ont pas toujours envie du menu enfant. Nous avons toujours eu l’habitude de composer entre les menus enfants et nos plats pour qu’ils puissent, et manger ce qui leur tentent, et manger aussi plus équilibré que le traditionnel nuggets frites !
Merci pour votre témoignage Karine ! 🙂
Je partage votre point de vue sur les menus enfant au restaurant !! C’est agaçant de toujours avoir nuggets / steack hache frites et soda puis glace. C’est vrai que mon garçon est compliqué pour manger. ( mais c un autre pb). On a tjs fait des légumes mais il les refuse ! Un resto près de chez moi propose des menus enfants avec le plat du jour des adultes mais a taille plus petite et tarif plus bas. Quand j’ai discuté avec la restauratrice cela lui parraissait naturel. Elle m a dit qu’elle faisait comme ça à la maison et donc comme ça au restaurant ! Et puis pour en rajouter encore une couche c’est un resto qui « cuisine ». Oui le restaurateur fait ses courses et cuisine des produits frais ! J’arrête je vais me faire détester.
Le fait maison sur produits frais devrait être la normalité la plus absolue en restauration 🙂 Merci pour votre témoignage !
Bonjour,
je me permets de commenter en tant qu’institutrice. La question du menu pour les enfants est vraiment compliquée. Personnellement, j’ai tendance à penser que l’éducation culinaire se fait à la maison. Je sais qu’on parle des menus enfants des restaurants et là on est d’accord, il n’y a pas de raison de limiter autant le choix. Mais je voulais parler du coup de la cantine scolaire. Les menus en cantine scolaire ont des défauts bien sûr, mais ils essaient de respecter une variété et une complémentarité minimales. Seulement voilà, globalement, 9 enfants sur 10 ne touchent pas à leurs légumes, à la viande si elle n’est pas « cuisinée », et aux féculents pourvu qu’il n’y ait pas de légumes dedans. En gros, on leur propose des menus un peu variés, les parents regardent le menu de la semaine et s’assurent qu’il y a ce qu’il faut, et en fait, les enfants ne mangent rien, mais rien.
Et du coup la question: qui de l’oeuf ou de la poule? 😉
Parce que je veux bien qu’il y ait des cas de braquage très durs, peut-être des attentes des parents qui font par ailleurs de leur mieux. Mais je ne m’explique pas cette proportion écrasante d’enfants qui mangent quasi uniquement des pâtes aujourd’hui!!! Par ailleurs, les enfants arrivent à tenir car ils mangent des goûters extrêmement sucrés à la pause du matin puis de l’après midi. Alors ils peuvent se permettre de ne pas toucher à leur plat à la cantine. J’ai des amis parents autour de moi qui sont persuadés qu’un enfant ne mange « par nature » que des pâtes de la purée et des knackis (j’exagère à peine). Donc je crois que c’est à chacun aussi de se déconditionner et de se dire que les enfants n’ont pas de raison de n’aimer que trois aliments en tout et pour tout! Et là je suis d’accord que ces fameux « menus enfants » nous maintiennent dans cette illusion néfaste pour nous et pour eux.
(Je précise pour ceux qui diraient que je verrai bien quand j’aurais des enfants que j’en ai déjà deux, mais j’ose à peine en parler car mon fils aîné de 8 ans est un rêve en la matière: il aime tout, goûte tout, je ne connais pas un fruit ou légume qu’il ne mange pas. Pire, quand quelque chose ne le tente pas mais que je n’ai pas de solution de repli, cela ne crée aucun conflit, il mange tranquillement. Je ne donne de leçon à quiconque, et je ne sais même pas comment nous avons réussi cela non plus… Sa petite soeur de 8 ans voit son grand frère manger de tout avec nous et pour le moment tout se passe bien aussi pour elle. Je croise les doigts. ;))
Bonjour Sabine, j’avais écrit une réponse super longue et j’ai cliqué au mauvais endroit, j’ai tout perdu ! Je disais donc que j’étais tout à fait d’accord avec toi, et aussi que j’étais affolée par la dose de sucre générale ingérée par les enfants sur une journée. Quoiqu’il en soit je suis très satisfaite de la cantine de ma fille où les menus sont cuisinés sur place avec une bonne part de bio, elle y mange d’ailleurs très bien et se ressert très souvent (ce qui fait un peu halluciner le personnel en charge du repas, pour les raisons que tu évoques^^). Merci de ton témoignage !
Je ne suis pas encore maman mais pourtant cette réflexion me touche énormément! C’est tellement plein de bon sens et je trouve que cette observation devrait être exposé à tous les parents! En tout cas je la garde dans un petit coin de ma tête quand le moment sera venu pour moi 🙂 !
Bonjour à tous et merci pour vos nombreux témoignages qui enrichissent la réflexion. Je manque de temps pour vous répondre à tous individuellement, mais je tenais à vous remercier d’avoir pris le temps de donner votre point de vue. Merci merci 🙂