Notre monde est un peu paradoxal.

Alors qu’il y a encore moins d’un siècle, les Occidentaux vivaient encore pour la plupart dans un système laissant une grande place aux échanges humains, aujourd’hui nous sommes à peu près tous d’accord pour dire que notre société se noie dans l’individualisme, le rejet de l’Autre et la perte de sens. Pourtant, dans cette même société individualiste, on n’a plus vraiment le temps, ni le droit, de s’occuper de soi. De s’intéresser à soi, de considérer que notre personne est importante, et qu’elle doit passer avant le travail, l’argent ou la réussite sociale.

Pendant longtemps, j’ai moi-même obéi à ce schéma qui voulait que travailler et « avoir une situation » était le plus important, que c’était l’objectif à atteindre et que la Vie, la vraie, c’était pour plus tard, à la retraite. Il m’aura fallu deux enfants, une rupture et une profonde prise de conscience pour comprendre que non, la Vie ce n’était pas ça. Que c’était maintenant, tout de suite, et qu’il n’y avait rien de plus important que le moment présent et la connaissance de Soi pour pouvoir ensuite s’ouvrir au monde, se construire et Etre. Etre plutôt qu’Avoir…J’avais déjà abordé ce sujet dans ce billet, et au fur et à mesure que le temps passe je me rends compte comme j’ai aujourd’hui changé mon regard sur moi-même et sur le monde qui m’entoure. A tel point qu’aujourd’hui, j’arrive à considérer l’échec de mon couple comme l’événement le plus positif qui me soit arrivé depuis de nombreuses années. Celui qui, en me plongeant dans un profond tourment émotionnel, m’a fait mettre le doigt sur l’essentiel : qui suis-je, tout au fond ? Quelle vie pour moi ? Si cette histoire d’amour qui a duré presque 10 ans a fini par disparaître, que dois-je lire en moi pour en comprendre les raisons ? Quels sont mes besoins fondamentaux, qu’est-ce qui me nourrit, me construit, au quotidien ? Quelle est ma mission dans cette Vie ?

Autant de questions auxquelles j’entreprends patiemment de répondre, depuis un an maintenant que ma vie a changé. Et les réponses se révèlent, une à une, comme un goutte-à-goutte qui remplirait tranquillement mon Moi intérieur, si longtemps ignoré au profit de choses somme toute tellement superficielles. En même temps qu’elles émergent, ma perception de la réalité se transforme, je suis plus indulgente avec moi-même et je découvre une ouverture aux Autres encore inconnue. Je suis rentrée dans une dynamique d’acceptation de ce qui est, le jugement devient pour moi une notion de plus en plus étrangère au profit d’un sentiment de bienveillance globale qui grandit un peu plus chaque jour. J’ai l’impression de me redécouvrir, et ainsi de redécouvrir les Autres et le Monde, dont ma vision était trop souvent altérée par des considérations erronées.

J’ai commencé une quête.

La quête de moi-même, et j’ai décidé d’ouvrir mon esprit et mon coeur à tous les chemins susceptibles de m’amener à bon port. Sur ma table de chevet depuis quelques mois, les romans policiers (bon j’avoue, sauf les Grangé !) ont laissé la place à des ouvrages m’amenant à découvrir entre autres la méthode ancestrale Hawaïenne du Ho’Oponopono, l’art de la simplicité, Miracle Morning… et je relis pour la quatrième fois un ouvrage qui fait pour moi autorité dans le domaine de la communication non-violente, Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) de Marshall B.Rosenberg. A chaque nouvelle lecture, j’ai le sentiment de trouver une nouvelle énergie et une nouvelle conscience dans mon objectif d’être meilleure chaque jour, avec moi-même et avec les autres.

Ma créativité elle aussi se développe sur ce chemin du Moi. J’ai trouvé dans mon Bullet Journal un allié précieux qui m’apporte à la fois sérénité et productivité, tout en m’ouvrant de nouvelles portes sur les petits sentiers qui mènent au fond de moi. Une amie, sensible à cette voie que j’emprunte, m’a permis de pousser plus loin cette démarche avec la découverte du Journal Créatif, dont je m’imprègne actuellement à travers ce livre et qui rejoindra bientôt ma boîte à outils de développement personnel.

Je vis un grand sentiment d’apaisement.

Bien sûr, comme tout le monde, ma vie est faite de hauts et bas, de moments plus ou moins complexes, de situations affectives ou familiales compliquées et d’émotions contraires. Mais je constate avec un grand bonheur à quel point j’ai déjà changé ma façon de les accepter, de les comprendre et de les solutionner. Et quand je me dis que je ne suis qu’au début du chemin, qui durera certainement toute ma vie désormais tant il me semble indispensable aujourd’hui de rester dans cette dynamique, je n’ai que plus envie d’avancer, encore et encore, vers mon Moi intérieur.

Cette nouvelle façon de vivre, de sentir et de ressentir permet des changements qui auraient été difficiles il y a encore un an ou deux, voire impossibles. Alors que l’an dernier, la reprise du sport était une contrainte, quelque chose que je me fixais comme une obligation « parce que c’est bien de le faire », aujourd’hui elle m’apparaît comme une évidence. Je suis redevable à mon corps, à mes cellules, à ce qui m’a créé, j’apprends à m’aimer un peu plus chaque jour et parce que je m’aime pour ce que je suis, prendre soin de ce corps qui m’abrite me semble plus que naturel. C’est la maison de mon âme qui se réveille et cette maison, je la veux protectrice, solide et durable. J’ai de fait commencé la tonification musculaire, et j’ai très envie de me mettre au yoga pour allier l’entretien du corps et de l’esprit. Dans cette optique, je m’intéresse également beaucoup à la méditation pleine conscience. C’est également pour cela que, après avoir repris la cigarette en octobre dernier, je m’arrête à nouveau. Je ne veux plus salir cette maison, elle ne le mérite pas ! Et j’ai la sensation que cet arrêt du tabac sera plus simple que tous les autres car il m’apparaît comme une façon de dire « mais comment peux-tu te faire cela ? ». Je crois qu’auparavant, je ne m’aimais tout simplement pas assez pour intégrer cette évidence.

Le Moi compte avant tout.

Il n’est pas égoïste de prendre du temps pour soi, il n’est pas égocentrique de dire que l’on s’aime, il n’est pas mal de dire que l’on est important. Nous sommes tous importants, pour ce que nous sommes. Nous sommes tous beaux, nous sommes tous dignes d’amour, et nous sommes tous source d’amour. Le monde actuel nous déconnecte de notre essence profonde, et on croit que l’on ne sert à rien de spécial, que l’on est que de passage, que la Vie n’a pas de sens…et alors émergent les frustrations, l’abattement, les colères et les rancoeurs ! Semaine après semaine, les fils de mon circuit intérieur se reconnectent, l’un après l’autre, une nouvelle énergie m’innonde, je me vois changer, progresser, m’améliorer, m’apaiser, quel bonheur ! Un bonheur que je vous souhaite profondément de trouver, à tout âge, pourvu qu’il vous arrive.

Tant il est bon de se sentir renaître.

Trouver l'équilibre

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